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Session Spéciale d’urgence de l’ONU sur la situation en Ukraine : “Le Niger réaffirme, par ma voix, sa ferme condamnation de l’utilisation de la force pour régler les différends entre Etats”, déclare l’Ambassadeur Abdou Abarry

L’Assemblée Générale de l’ONU a servi de cadre à une Session Spéciale d’urgence de sur la situation en Ukraine. Ainsi dans sa déclaration lors de cette session, l’Ambassadeur Abdou Abarry, Représentant Permanent du Niger auprès des Nations Unies, a rappelé les grands principes qui ont guidé à la création de l’ONU. En effet, a-t-il affirmé, «lorsque l’Organisation des Nations Unies a été créée en 1945 à San Francisco, après les horreurs et destructions de la Deuxième Guerre Mondiale, c’était principalement, et comme il est consigné dans la charte, pour « sauver les générations futures du fléau de la guerre».

Ce fut un véritable tour de force que les pères fondateurs de l’organisation ont réussi, dans un contexte particulièrement difficile. Le principal objectif visé, était d’éviter les manquements de la ligue des Nations qui ne lui ont pas permis de prévenir la 2ème guerre mondiale. Cette ambition, il faut s’en féliciter, a permis au monde, d’être à l’abri d’un conflit mondial pendant plus de 75 ans».

Néanmoins reconnait le diplomate nigérien, «La situation qui prévaut actuellement en Ukraine constitue une véritable source d’inquiétude, en ce sens qu’elle met en péril le consensus de San Francisco qui fonde le système international d’après les deux guerres. La crise en Ukraine constitue à n’en pas douter, un test majeur pour la viabilité du système à protéger et à donner des garanties de sécurité aux nations les plus grandes comme les plus petites.

Le Niger condamne l’utilisation de la force

Fermement attaché à la défense des principes et idéaux de la Charte de San Francisco, le Niger réaffirme, par ma voix, sa ferme condamnation de l’utilisation de la force pour régler les différends entre Etats. L’action militaire entreprise par la Fédération de Russie contre l’Ukraine constitue à cet égard, un acte que mon pays condamne, et c’est pourquoi nous voterons en faveur de la résolution qui nous est soumise».

Conscient que l’humanité court à sa perte, l’Ambassadeur Abdou Abarry indique que «La session extraordinaire d’aujourd’hui intervient à un moment où notre monde fait face à l’un des périls le plus dangereux pour sa stabilité ; elle intervient à un moment où le Conseil de Sécurité, dont c’est précisément la responsabilité au titre de la charte, n’a pas pu se prononcer du fait de l’usage du véto par un des membres permanents. Pourtant, l’opération militaire russe contre l’Ukraine constitue, ni plus ni moins, une violation flagrante de la souveraineté et de l’intégrité territoriale, d’un Etat membre de notre Organisation, l’Ukraine. 

Face à ce défi, nous devons tout mettre en œuvre pour sauver la paix, à tout prix ! Les violences en cours dont les victimes sont en majorité des femmes et des enfants, doivent cesser et les conditions du règlement pacifique de cette crise doivent être créées pour permettre le triomphe de cette paix. La paix dans cette région du monde doit dépasser le Pacte de non-agression, qui a prévalu jusque-là, et dont nous voyons aujourd’hui les limites, pour devenir un véritable pacte basé sur une coexistence fraternelle entre l’ensemble des Etats».

Après s’être réjouis du démarrage annoncé des discussions directes entre les délégations ukrainiennes et russes et encouragé les parties à faire tous les compromis nécessaires pour qu’une solution juste et durable soit trouvée à cette crise, le Représentant du Niger à l’ONU a appelé les Nations Unies et toute la communauté des donateurs à redoubler d’effort pour venir en aide aux populations affectées par les violences aveugles, que rien, absolument rien, ne peut justifier». Les ressortissants étrangers, y compris les étudiants, précise-t-il doivent également recevoir la protection nécessaire et leur rapatriement, le cas échéant, doit être organisé en coordination avec les autorités de leurs pays d’origines. Tout traitement discriminatoire à l’égard des ressortissants africains, pris au piège en Ukraine, doit être proscrit, car constituant une violation du droit international humanitaire. En ce moment où nous parlons de solidarité et pour paraphraser un célèbre écrivain, «il n’y a pas d’autre voie vers la solidarité humaine que la recherche et le respect de la dignité individuelle».

En conclusion, il a souligné «que nous devons sauver la paix à tout prix ! La paix que nous avons connue depuis plus de 75 ans, nous le savons aujourd’hui, loin d’être un luxe permanent est un engagement permanent, une œuvre perpétuelle. Soyons à la hauteur de notre responsabilité historique en faisant preuve d’une volonté politique, du courage et de la vision nécessaires pour maintenir vivace, la flamme de la paix pour le monde, allumée avec vaillance à San Francisco». 

Par la cellule communication de la Mission Permanente du Niger auprès des Nations-Unies.

ONEP