Guerre au Sahel : Que cherche la France au Mali ?
Dans une célèbre fable attribuée à un non moins célèbre auteur français, il est dit : « rien ne sert de courir, il faut partir à point. » Au lieu de s’en inspirer, les autorités françaises courent dans tous les sens pour imposer au peuple malien sa conduite. Il est légitime de se demander ce que veut et cherche la France au Mali. Quel est son agenda ? Après avoir vainement tenté, depuis la colonisation, la partition du Mali et après l’échec de la création de l’Etat du Sahara, avec en toile de fonds une idéologie teintée de racisme, la France use de subterfuges pour recoloniser le Continent. Cette attitude est loin des réalités historiques et sociologiques de l’espace sahélo saharien. Les Français ont été, dans cette affaire, d’une myopie qui donne toute la mesure du peu de sérieux de l’entreprise. Après huit années d’intervention et d’occupation du nord, la France décide unilatéralement de quitter cette partie du territoire. Serait-elle parvenue à constituer un embryon d’Etat à Kidal ? Comme le soupçonnent des observateurs. Se serait-elle rendue compte du caractère utopique de son projet ? Pressentant l’échec du projet, le pays du président Macron mettra tout en oeuvre pour faire plier les colonels et les amener à organiser, dans la précipitation, des élections pour que des civils plus malléables arrivent au pouvoir. Devant le refus, la France met à contribution les chefs d’Etats de la CEDEAO et l’UEMOA. Ils obtempéreront et imposeront des sanctions au Mali en dépit du caractère illégal de ces dernières. Ces présidents, incapables de solidarité avec pays frères sont aussi amnésiques. A qui, par exemple, Nana Akufo-ADDO doit-il la présidence et la stabilité du Ghana ? A un militaire. On se rappelle qu’en juin 1979, le capitaine Jerry Rawlings renverse Acheampong. Après trois mois, il organise des élections pluralistes. Hilla Limann est élu mais il se révèle incapable d’enrayer le désastre économique. Comme au Mali, Rawlings reprend le pouvoir 1a veille du nouvel an 1982. Dix années plus tard, le Ghana devient le pays avec le plus fort taux de croissance. En 1992, une nouvelle constitution est adoptée. Il sera élu et réélu pour un second et dernier mandat. Il a légué un pays stable et économiquement viable. Le président actuel l’a-t-il déjà oublié ?
Au Niger, le président Bazoum ne doit-il pas sa présidence à un capitaine de l’Armée ? Trois jours seulement après le sommet d’Accra qui a accouché des sanctions, la France, encore elle, propose une résolution au Conseil de sécurité de Nations Unies dans le cadre des sanctions de la CEDEAO. Le Ghana présentera la résolution. La France voulait le vernis des Nations Unis comme ce fut le cas de la Libye. Après la forfaiture, le cachet des Nations Unis. Mais la, la Russie et la Chine s’opposent. Un camouflet pour la France et ses valets. Ces manières de gangsters ne conviennent vraiment pas au pays des Lumières. La France est tombée bien bas. Les autorités françaises doivent se dire que l’on n’échappe pas à son destin. Nostradamus a dit que Notre Dame de Paris brûlera et la France connaîtra son déclin. Elle a brûlé l’année dernière. C’est ainsi que vivent les nations. Il y a l’apogée et le déclin.
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