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Leurs de la démocratie en Afrique : Les attentes inassouvies des peuples africains

«Se débarrasser de la tutelle française pour soustraire nos économies aux clauses assassines du Pacte Colonial, telle est l’attente des peuples sous le joug de la FrançAfrique. Le Mali est en train de le réussir ; le président Bazoum Mohamed acceptera-t-il de le faire au Niger ?» Un ancien président de la France avait insinué que «Les africains n’étaient pas mûrs pour la Démocratie ». Cette affirmation était consécutive à une vague de contestations et de manifestations de rue, souvent violentes, qui étaient enregistrées dans plusieurs pays ayant adopté le multipartisme. En effet juste après les conférenciades des années 1990, de nombreux pays de l’Afrique Occidentale française, notamment le Niger faisait une ouverture vers le pluralisme politique. C’est ainsi que les promesses de liberté à tous les niveaux amenaient syndicats et autres forces corporatistes à revendiquer leurs droits en usant justement des nouvelles prérogatives que leur conférait le régime démocratique. Comme à l’accoutumée, des heurts et des débordements accompagnaient souvent les sorties des syndicats. Et, les partis politiques encore tatillons, profitaient de ces manifestations pour faire prévaloir leur existence à peine reconnue. Des débordements sont alors enregistrés à chaque sortie et les tous nouveaux régimes démocratiques étaient fragilisés par ses agitations. Ces remous ont alors amené le plus souvent les militaires à faire irruption par des coups d’Etats sporadiques. Presque tous les pays ayant adopté le multipartisme après la série de Conférences Nationales ont vécu ce schéma. C’est principalement cette remise en cause constante des acquis démocratiques qui a provoqué la réaction, somme toute insultante, de ce vieux français qui, lui aussi, gesticulait pour sauver son cercle de la FrançAfrique menacé par l’ascension du Commonwealth qui attirait de plus en plus les anciennes colonies de la France dans son sillage.

Ceci dit, dans son imagination diabolique, ce soi-disant chevalier de la civilisation universelle proposait des régimes forts pour prendre le relais des partis politiques. Il rejoignait ainsi les réflexions d’un Président africain qui laissait entendre que son pays n’avait pas besoin de Démocratie car, depuis des temps immémoriaux, c’étaient des grands rois et empereurs qui dirigeaient sur les anciens espaces africains, notamment ceux de son mandingue légendaire. Comme on le voit, à chaque fois que la France veut nous faire mal, elle est toujours passée par l’intermédiaire d’un des nôtres. La sagesse africaine enseigne qu’un étranger ne peut nuire à un autochtone sans la complicité d’un autre frère du même territoire. Cette réalité reste d’actualité bien qu’elle ait été mise en oeuvre depuis le 19e Siècle par le colonisateur pour diviser nos communautés et procéder à des pillages systématiques de nos ressources par l’intermédiaire du pacte colonial. Ainsi au moment où cet homme politique français crachait cette ignominie sur le visage des africains, il faut se résoudre à croire qu’il n’était pas seul dans ses idées. Ces dires représentaient l’expression de la vision de tous les lobbys qui l’ont porté au pouvoir. En clair, c’était une tendance qui avait décidé de ramer à contre- courant des rames du destin. Comment une telle aberration pourrait sortir de la bouche d’un président français à l’endroit de ses pairs africains? C’est à croire que ce type n’avait aucune considération ni pour nos chefs d’Etat (Des marionnettes), ni pour les africains eux-mêmes. Cette réalité, certains chefs d’Etat africains l’avaient comprise ; d’autres aveuglés par les farces françaises, avaient été réveillés de leur sommeil dogmatique par la pression populaire émanant notamment des forces syndicales qui n’avaient pas gobé cette insulte. C’était ainsi que quelques chefs d’Etat poussés ou obligés par la pression populaire avaient réagi pour condamner cette façon de voir les relations entre la métropole et ses anciennes colonies. Mal leur en a pris car ils avaient été systématiquement rappelés à l’ordre, certains avec des menaces de troubles politiques. Très vite, toute la crème des présidents africains larbins de la France se sont tus. Ce qu’il faut comprendre aujourd’hui c’est que cette vision représente l’épicentre, la principale et unique vision sur laquelle repose la FrançAfrique. En effet, un grand nombre de dirigeants africains sont aujourd’hui menacés d’être éjectés de leur perchoir par le truchement de la volonté du président Macron. Pourvu qu’il ne soit pas en bons termes avec la FrançAfrique, un président africain ne saurait se faire prévaloir. D’ailleurs, il ne pourrait même pas être élu si jamais il n’a pas la caution de la France ; c’était cette fameuse caution que le président Issoufou Mahamadou et le candidat Bazoum Mohamed étaient partis chercher à la veille des présidentielles dans notre pays ? Dès lors, surtout que Mahamane Ousmane n’a pas eu ce privilège, beaucoup d’observateurs de la scène politique du pays savaient que le vin était déjà tiré ; il fallait juste le boire.

De nos jours, les populations des anciennes colonies de la France ont un ressentiment très amer contre la France. Les peuples africains, meurtris par les affres du pacte colonial réactualisé à chaque fois et sous de nouvelles formules, constamment ébranlés par les complots ourdis par les sbires de la FrançAfrique, ces peuples sont en train de rejeter catégoriquement la France au profit de tutelles beaucoup plus clémentes. Le déclic vient d’être donné par le Mali qui est en train de se débarrasser de la tutelle française au profit de celle des Russes. Pour l’instant, les accords restent certes basés sur une coopération militaire pour relayer le départ de la force Barkhane ; cependant, l’un ne va pas sans l’autre. Bientôt, le Mali saurait se libérer totalement de l’emprise française. Cette option représente l’une des principales attentes du peuple nigérien à l’endroit de son tout nouveau président, Mohamed Bazoum.

De plus, le président Bazoum est totalement émancipé des idées colonialistes. A force d’avoir mené plusieurs débats et analyses sur ce sujet, il est un de ces intellectuels africains qui restent scotchés à la dénonciation des méfaits du colonialisme. De Lumumba à Sankara, ils sont nombreux les hommes politiques africains qui se sont inscrits dans ce combat. Ce dernier reste permanent car aujourd’hui encore, nos peuples restent plus colonisés, plus exploités et spoliés qu’en 1900. Pour inverser cette tendance, il faudrait que les chefs d’Etat africains s’engagent de façon résolue à satisfaire au choix du peuple, celui de s’émanciper de la tutelle française qui maintient toujours son autorité sur nos Etats par l’intermédiaires de clauses les plus assassines contenues dans le pacte colonial. Soyez-en rassurés, ce pacte n’a jamais été abandonné malgré l’accession de nos pays à l’indépendance ; c’est un éternel recommencement avec des retraits, des ajouts et de remaniements du contenu. Il y a nécessité d’un sursaut national, de toutes les forces vives de la nation.

Mallam